(Rumiko Takahashi, géniale auteur de Lamu, Ranma 1/2, Inu Yasha, Ningyo, etc. )
(attention, à partir d'ici je pars en vrille et ma mauvaise foi ne connaît plus de limites)
Goldorak / Cuchulainn
Vous êtes vous déjà posé la question suivante en regardant
Goldorak: pourquoi diable ces imbéciles de Golgoths attaquent ils un par un
(un par épisode, en fait) notre héros, alors qu'ils pourraient venir à 50 et
le massacrer ? On peut lire sur le net quelques réponses fantaisistes à ce sujet,
mais voici la vérité vraie telle qu'elle m'est apparue dans toute sa splendeur:
Goldorak est pompé à mort sur la légende celte de Cuchulainn ("le rapt du Brun de cualngé")
Mais voilà que déjà des fans vocifèrent ("n'importe koa! Grendizer est une oeuvre originale!"). Mouais...
Dans la légende de Cuchulainn, le héros voit sa tribu mise hors de combat par une malédiction. Il est alors seul pour protéger la terre d'Irlande de féroces guerriers qui viennent reprendre un de leur taureau (magique, plus beau et fort que leurs autres taureaux). Le héros leur lance alors un défi: chaque jour, un de leur homme viendra s'opposer à lui. Leur armée pourra alors profiter du combat pour se déplacer... et se rapprocher du taureau. Dans Goldorak, le défi semble avoir été oublié par l'auteur: les Golgoths viennent un par un défier un Goldorak alors qu'on sait pertinemment qu'il est plus fort qu'eux.
Autres points communs:
Alcor: comme Arctarus, Cuchulainn peut compter sur l'aide d'un ami aussi fidèle que peu utile lors des combats, son cocher. Ce personnage récurrent des légendes antiques se retrouve aussi dans la légende d'Héraklès, en la personne de Ioalaüs.
Origines extraterrestre: Cuchulainn a une origine non-terrestre, son père est Lug (de la tribu de Dana, pour ceux qui connaissent la chanson du groupe Mano, argh), autrement dit un dieu du Sid, un être-fée qui vit sous terre, invisible au regard des hommes. Il a lui aussi un père adoptif, humain, même si il ne s'appelle pas Pr. Procyon.
"Excusez moi, j'ai égaré mon arme suprême": enfin, notez que Goldorak, comme le taureau, vient de l'autre camp, et que l'autre camp aimerait bien le récupérer (pour ceux qui se demande pourquoi tout ce foin pour un taureau, il permettrait à la reine Maeve de régner sur l'Irlande). D'ailleurs Goldorak a gardé les cornes dans son design... encore une preuve du plagiat.
Les ennemis se bouffent le nez: dans les deux histoires, et pour les mêmes raisons, à savoir tirer la couverture à eux. Dans les deux histoires, ils n'en viennent à s'assassiner qu'à la fin.
"Je m'appelle Rémy et je suis sans famille...": les deux personnages ne peuvent compter que sur eux même: leur famille d'origine ne peut intervenir (celle d'Arctarus est Kapput, la tribu de Dana est exilée sous terre) ou alors épisodiquement (la soeur d'Arctarus débarque / Lug passe soigner son fils en coup de vent), sa famille d'accueil n'a pas assez de force pour les aider (les terriens n'ont pas une technologie suffisante / la tribu de Cuchulainn est maudite, privée de force).
"Métamorphose!": ça peut sembler être d'une mauvaise foi effroyable de ma part, et pourtant... Ben oui: Cuchulainn est appelé "le contorsionniste" par ses adversaires parce qu'il se métamorphose avant chaque bataille. Notons qu'il est moins gracieux qu'Arctarus, puisque son apparence fait alors peur à voir: il grandit, ses cheveux se dresse en pointes sur sa tête (on pourrait y planter des pommes dit la légende), une aura de chaleur l'environne et la lumière du héros (appelée cosmo-énergie par les japonais) jaillit de son front, mais oui, vous aurez tous reconnu Son Goku !
"Astéro-Hache! / Gae Bolga !": dernier rapprochement mais pas des moindres, les deux héros possèdent une foule d'attaques étranges, par exemple Cuchulainn peut lancer son bouclier pour décapiter ses adversaires, etc. Chacune d'elles possède un nom bien particulier du type "le saut du saumon" ou "rétro laser". Le fait de donner un nom à ses techniques de combat se retrouve dans moults séries japonaises; chez les celtes on préférait parler de tours d'adresse et de tours de force. Seul le terme "tour de force" est resté, mais il n'a plus tout à fait le même sens. Ces "techniques" se retrouvent dans les légendes des Chevaliers de la Table Ronde, mais sous des formes édulcorées.
Lucky Luke est pompé sur le Mahabarata
Je vais tâcher de faire bref sur ce coup ci, car le Mahabarata est probablement la plus longue épopée jamais écrite (devant Dallas et les héros de la galaxie).Nous avons d'un côté: le Mahabarata, où comment 5 frères, réincarnations de Dieux indiens, affrontent des gens qui leur ont volé le trône. De l'autre côté, Lucky Luke, où l'histoire d'un cow-boy qui doit rattraper à chaque épisodes les 4 frères Dalton. On dirait qu'il n'y a aucun rapport n'est ce pas ?
Et pourtant, la théorie des trois genres de Dumézil dit bien que souvent un récit comporte une symbolique représentant les 3 classes sociales: le prêtre, le guerrier et le paysan. Dès lors, la comparaison devient facile:
Joe Dalton / Yudhistira: la fonction sacrée, il est le roi, le chef du groupe. La royauté représente la justice, et doit la faire respecter. Il y a ici une inversion des rôles, puisque Joe s'oppose par sa nature même à la loi (comme Happosaï au bien dans Ranma 1/2), la preuve en est sa réaction dans l'épisode où ils simulent leur repentir.
Averell / Bhima: fonction guerrière, il symbolise la force du roi, au service du roi. Personnage stupide mais complémentaire du premier.
William et Jack / les 2 Asvins: symbolise la prospérité, la troisième fonction, celle qui produit. Ne sont ils pas deux à l'incarner ? Tout comme les Asvins, les deux derniers Dalton pourraient être jumeaux tant ils sont identiques. Ils ne servent que pour le symbole (ils sont "plus nombreux" que les deux autres fonctions, ne prennent pas d'initiative et sont en fait complètement soumis à la première fonction).
Lucky Luke / Arjuna: là ça se complique. Dans l'épopée indienne, Arjuna a un rôle à part: le roi n'étant pas censé se conduire comme un héros populaire, Arjuna mélange les caractéristiques des deux premières fonctions. Il est le héros par excellence. De même Lucky Luke remplace Joe en tant que héros de l'histoire. Arjuna est l'archer par excellence, Lucky Luke tire plus vite que son ombre... ma théorie commence à coller.
Rantanplan / Dharma: quand les 5 héros vont au paradis, un chien les accompagne, incarnation de Dharma, le Devoir, ce qui est juste, l'ordre socio-cosmique, blah blah... et voilà Rantanplan, un chien dont l'origine nous est rappelée par cette étoile de chérif qu'il porte en permanence.
Vous avez le droit de ne pas être d'accord et m'écrire si vous avez des objections valables à fournir, ou mieux, des idées de comparaisons encore plus absurdes.
Pokémon est pompé sur Yvain ou le Chevalier au Lion
Ca ne paraît pas évident au premier abord. Moi même j'ai du regarder pas mal d'épisodes de cette glorieuse et flamboyante série (Rondoudou!) avant de me rendre à la raison: l'auteur s'en est au moins vaguement inspiré. Là aussi, je ne vais pas écrire un roman mais aller à l'essentiel en énumérant les points communs entre les deux oeuvres:
Pikachu = le Lion; il est jaune, il suit le héros partout (il ne rentre pas dans une pokéball comme les autres), il devient l'ami du héros après qu'il l'ait sorti d'une situation difficile. Comme le Lion, Pikachu est brave à l'excès, et n'abandonne jamais son maître.
Ondine = Lunette/Laudine. Compagne de route du héros, elle est plus intelligente que lui, et clairement associée à l'eau (comme Laudine à la Fontaine et Lunette à la Lune).
Sacha = Yvain. Au début de l'histoire, il est en quête de gloire personnelle (chevalerie terrestre), mais comprend au contact de Pikachu le vrai sens du mot "Maître Pokémon" (chevalerie céleste), à savoir que ses valeurs morales sont celles qui comptent vraiment.
Régis = Keu/Calogrenant. A l'origine, Keu et Calogrenant (dont le nom signifie "Keu le gueulard") ne sont qu'un même personnage: Régis. Puissant mais symbole de la chevalerie terrestre, il ne peut qu'échouer dans sa quête. Il est un exemple pour Sacha (un exemple de ce qu'il ne faut pas faire), et le harcèle de ses réflexions désobligeantes, poussant le héros à partir à l'aventure et à se dépasser. Il est évident que lorsque Sacha aura atteint un niveau moral (et technique) suffisant, Régis sera sur sa route. Ne doutons pas alors de l'identité du vainqueur: Régis n'aime pas ses Pokémons, il a raté le plus important de son apprentissage, le véritable esprit du jeu (voir le discours du Pr Chen à la fin du jeu vidéo).
Richie = Gauvain. Il est un de ses amis, et incarne "l'esprit Pokémon". Comme Gauvain pour Yvain, le héros le prend pour modèle, mais se verra finalement forcé de l'affronter. Leur combat finira aussi en queue de poisson, sans qu'on puisse dire que l'un d'eux est nettement supérieur à l'autre. Comme le Lion qui refuse de se battre pour ce dernier duel (et uniquement ce duel), Dracofeu refusera de se battre.
La mère de Sacha = Laudine, dans le sens où ce personnage est associé à un lieu (Bourg Palette), où Sacha revient de temps à autre, tout comme Yvain revient à la fontaine de Laudine.
Enfin, le héros récupère des badges comme preuve de ses mérites, alors qu'Yvain court d'épreuve en épreuve. Arrivé à un nombre suffisant de badges, il retourne chez lui.
Si quelqu'un veut en savoir plus sur Yvain ou le chevalier au Lion, il peut aller sur Yvain, réalisme et merveilleux dans l'œuvre de Chrétien de Troyes, une page faite par votre serviteur pour permettre aux gens de mieux connaître cette oeuvre. Si quelqu'un veut en savoir plus sur Pokémon... faut pas exagérer, vous trouverez facilement ^_^.
Sinon, j'ai trouvé sur le site Pokelord une info des plus intéressante: la Team Rocket (les deux méchants et leur Miaouss) sont inspirés des personnages de l'image ci-contre. Elle se passe de commentaires, si l'on sait qu'elle est antérieure au jeu vidéo et n'a pas de rapport avec celui-ci.
Star Wars est pompé sur Flash Gordon et Dune
Pendant longtemps j'ai tenté sans succès de convaincre mes amis que Star Wars était honteusement pompé sur Flash Gordon, ce qui ne servait qu'à faire rire ces mécréants. Preuve en était le film Flash Gordon: on y voyait le lieutenant de Ming, avec des faux airs de Dark Vador (Darth Vader pour les puristes, des gens très sérieux qui ne voit pas que le casque du monsieur est bien plus ridicule que son nom), et une forteresse volante dont les fenêtres s'ouvraient ressemblant fortement à celle de Jabba The Hutt. Plus tard, une interview de Lucas nous appris qu'il était effectivement à l'époque un grand fan de Flash Gordon. Comme quoi... Quant à Dune, les chara-designs d'un film "Dune" jamais réalisé furent réutilisés pour les costumes de Star Wars pour des raisons de rentabilité. Un autre film "Dune" sera tourné plus tard, avec de nouveaux designs, et n'aura guère de succès. Une autre théorie serait que Star Wars ne serait qu'une repompe de la quête du Graal, à cause du nom du personnage principal (Skywalker, "air-marcheur", mon Dieu que l'anglais est une langue de bœufs) qui serait une version moderne de Perceval ("qui traverse les vallées", le vieux français, *raaaah* ). Les deux personnages ont il est vrai en commun de ne pas connaître leur famille et d'avoir pour ambition de racheter les fautes de la dite famille (auquel cas Darth Vader serait l'équivalent du Roi Pêcheur).
Le 5ème élément est pompé sur tellement de trucs que j'y perd mon latin
Il y a une différence entre rendre hommage à des films dont on s'inspire, et les piller en prétendant avoir fait une oeuvre originale. Personnellement je pense que personne ne peut regarder Métal Hurlant sans admettre que l'histoire du 5ème élément vient de là, et tant pis pour le scénario que Luc "Mr le président du jury" Besson aurait écrit à l'âge de 16 ans. Faut pas se foutre de la gueule des gens quand même. Je cite Télé 7 jours: "Jean-Claude Mézières et Moëbius sont à l'origine de nombreuses trouvailles. Comme le taxi volant ou les aliens en forme de tortue géante." Les méchants aliens sont originaux ? Vous n'avez jamais vu les Gammoréens dans Star Wars ? (eux même pompés à morts sur les orques de Donjons et dragons, qui s'inspirait des orques du seigneur des anneaux de JRR Tolkien, qui puisait quant à lui dans les mythes nordiques). Force m'est de reconnaître que le taxi de Métal Hurlant ne volait pas. Tant pis, je voulais vous cacher mes talents surnaturels, mais... "Par le pouvoir du Dragon Magazine n°45 ancestral, je détiens une interview de Philippe Druillet toute puissante !"
Et en substance voilà ce que ça dit: "C'est important d'avouer ses inspirations. Quand je vois Mézières revendiquer la paternité des taxis volants, je suis tétanisé. Y a 25 000 dessins américains sur le sujet ! (...) je faisais une BD avec Jacques Lob (...) un des grands spécialistes de la SF. (...) il me dit:"tu verras, j'ai mis des taxis volants et un New York futuriste."(...) il hausse les épaules et y m'fait:"je sais, ça fait tarte à la crème mais bon." Alors, quand j'entends qu'aujourd'hui on revendique la paternité des taxis volants !".
Ceci dit, ça n'empêche pas le 5ème élément d'être un bon film, mais il ne contient rien d'original. Celui qui dit le contraire je le tue (sauf si il fait remarquer que Moëbius a participé au magazine Métal Hurlant, ceci expliquant bien des choses).
Les nouvelles zaventures de Loïs et Clark est (mal) pompé sur Superman
(merci à Idir, grand dessinateur et fan de comics, pour la justesse
de ses propos):
Vous croyez naïvement, sans doute, que ce misérable navet est la retranscription plus ou
moins fidèle de la BD ? Hélas, qu'on aime ou pas Superman (moi, je n'aime pas mais vous
faites ce que vous voulez), on est forcé de reconnaître cet argument imparable: la
série ne respecte pas l'esprit du personnage originel sur un point essentiel. C'est même
impardonnable: Clark Kent est en effet un être fondamentalement humble, caractéristique
étrange chez quelqu'un qui a tout du Musclor, mais c'est justement ça le truc ! Il ne se
vante pas, ne nargue pas ses adversaires (ça c'est Spiderman), ne hausse pas
dédaigneusement les sourcils comme l'acteur minable de la série, qui a vraisemblablement
été choisi pour sa ressemblance physique plutôt que ses compétences théâtrales, ne
profite pas de son écrasante supériorité (il évite même autant que faire se peut de
blesser ses assaillants, c'est un peu le géant débonnaire des Contes de votre enfance)
et s'efface dès que son rôle est terminé. A l'inverse, signe des temps, on peut mettre
au crédit de la série le fait que Loïs Lane quitte enfin son rôle de potiche/victime
à sauver pour endosser celui de femme moderne/potiche/victime à sauver. Saluons ce
progrès dans la représentation de la femme à la télévision.
The Crow: stairway to Heaven n’est pas pompé sur The Crow
(heureux ceux qui ont su éviter comme moi cette série - je n'ai
vu que le premier et le dernier épisode et c'est déjà beaucoup): comment gâcher
un concept pourtant simple ? La réponse est: acteurs minables, tous les extérieurs
en plein jour, décors pas du tout gothiques, dialogues digne d'une partie de
jeu de rôles... Je ne critiquerait pas le scénario même, je n'ai pas vu assez
d'épisodes. Et l'aspect romantique et sombre de la chose, alors ? J'arrête là,
je suis trop déçu.
Fantasia 2000 est pompé sur Mononoke Hime
simple et évident. Oublions les superbes scènes de Fantasia 2000, oublions aussi les scènes moins intéressantes comme les Flamands Rose et leur horripilant yoyo, pas drôle du tout, oublions surtout les « guests » en costard venus pour gâcher l’ambiance... heu, présenter les histoires, pardon. Non, concentrons nous sur la dernière histoire, une des plus belles, mais... n’aurai je pas déjà vu ces scènes quelque part ? L’esprit de la forêt meurt, y a un cerf dans la forêt, cool, tout refleurit et... tiens, Sherlock Holmes me fait observer qu’ils ont oublié de mettre le Tataraba (forge japonaise) sur la montagne quand tout refleurit. Dit, monsieur Disney, quand tu pompes un film dont tu as racheté les droits, tu as le droit de le repomper intégralement, pourquoi changer des détails ? En plus, le Phénix n’a pas le charisme du démon d’Une Nuit Sur Le Mont Chauve, votre chef d’œuvre. Monsieur Disney, vous répéteriez vous sans parvenir à égaler votre passé ? Pourquoi ne pas faire un film tiré du Ramayana, au fait : tout y est, le jeune prince exilé injustement, la fiancée enlevée, le gentil compagnon magique, le méchant qui perd à la fin, les chansons... Pourquoi prendre des histoires comme celle d’Hercule et vous ridiculiser en l’adaptant ? Révisez les classiques de l’humanité, et souvenez vous : tout a déjà été écrit, mais pas par vous.
Ma mémoire me joue des tours: ça m'était sorti de la tête, mais heureusement un de mes lecteurs m'a signalé cet oubli (aligato !): Le Roi Léo de Tezuka Osamu rappelle étrangement Le Roi Lion, mais... il est bien plus vieux !! Si quelqu'un sait comment Disney s'est arrangé avec l'auteur (procès, arrangement à l'amiable, escroquerie...) qu'il m'écrive.
Roméo doit mourir... mais il doit d'abord redescendre !
Je précise que je n'ai pas vu ce film, juste une bande-annonce, ce n'est donc pas le film lui-même que je critique, mais une tendance actuelle des films d'actions, qui se pompent les uns les autres au point de se ressembler allègrement. Heureusement que des acteurs comme Chow Yun Fat sont suffisamment talentueux pour jouer de dix manières différentes un flic bourrain ou un yakuza repenti... vu qu'on ne lui donne quasiment que ce genre de rôle. Bref, j'ai vu la bande-annonce, et je me disais "mais... mais... jamais Jet Li ne redescends sur terre ?! Et la gravitation universelle, alors ?"
A force d'en rajouter dans les cascades de plus en plus impressionnantes et les effets de style (à quand le gars qui tire avec un flingue à l'envers dans chaque main tout en rechargeant les balles avec sa langue ?), appelées avec raison en anglais "dramatic poses", on aboutit à des choses absurdes. Le héros de Mission Impossible 2 est il obligé de se taper des poses toutes les 5 secondes ? Dans Blade, passe encore, puisque la "psychologie" du personnage s'y accorde... mais ce genre de chose devient monnaie courante. Bientôt, les bagarres de bar et autres scènes "obligatoires" des films ressembleront toutes à un épisode de Ken le Survivant. Je viens de voir la bande-annonce de Drôles de Dames, le film devrait s'appeller Drôle de Drame !! On y voit des jeunes filles rebondir et virevolter en tout sens, distribuant généreusement des dizaines de coups de pieds volants, se battre dans les airs, etc. N'importe quoi !!
Bon, au moins c'est amusant à regarder... pour l'instant; les gens se lasseront ils ? Quelle sera la prochaine grande mode des films d'actions ?
Conan, les livres, les films, la série, le dessin animé...
Rarement un chef d'oeuvre aura été aussi mal exploité. Qui n'a pas lu au moins une des aventures de ce jeune et bouillant barbare ? Ou au moins un des films.
Contrairement à ce que pense pas mal de gens, le personnage n'a pas été crée par des gens désireux de s'en mettre plein les poches en donnant des histoires pleines de sang, de magie et de jolies filles à des ados débiles, ces gens sont venus se greffer sur la série, la reprenant à la mort de l'auteur, fouillant le moindre fond de tiroir pour ressortir quelques idées sur lesquelles baser leurs propres histoires. Les ados débiles de l'époque préféraient les histoires d'autres auteurs moins consciencieux, que l'histoire a reconnu pour les imposteurs qu'ils étaient et qui ont été oubliés.
En fait Robert E. Howard, l'auteur, était assez semblable à son personnage, style 2m pour 100 kilos, et pratiquait la boxe avec ferveur. On peut dire que tous ses personnages principaux se ressemblent, y compris les filles: ce sont avant tout des gens actifs, des battants qui ne renoncent jamais, ce qui vaut parfois des scènes cocasses, comme celle où Solomon Kane, un anglais fanatique religieux, est attaqué par un fantôme, et se jette sur lui en hurlant avant de le massacrer à coups de poings... sans effet sur le fantôme bien sûr, mais c'est la réaction initiale qui compte; tous sont restés des barbares dans l'âme, même ceux comme Red Sonya qui vivent à une époque plus proche que la notre, ce sont des êtres passionnés... et passionnants, cachant sous un mince vernis de civilisation les forces sauvages enfouies dans nos esprits.
64 ans après la mort de l'auteur (et oui ! Conan date des années 20 !), que reste il ? Deux films, dont le premier est relativement fidèle à l'esprit de l'oeuvre, même si pour des raisons commerciales il insiste d'abord sur ce qui a fait le succès de l'oeuvre auprès des ados, la réflexion sur la vie passant au second plan. Car dans l'oeuvre, Conan est un personnage que des réflexions, métaphysiques ou autre, plonge dans une grande perplexité, témoin le Phénix sur l'épée où il refuse de tuer un poète qui se moque de lui, malgré les demandes de ses hommes qui ne comprennent pas ce refus. On objectera que cette nouvelle n'est qu'une réécriture de par cette hache je règne! , où le héros est Kull et pas Conan, mais comme je l'ai dit, les personnages de l'auteur sont quasiment interchangeables... ce qui fait que les gens ayant les droits ne se sont pas privés pour transformer les nouvelles de Kull ou el Barak en "authentiques" nouvelles de Conan, sans trop se relire... El Barak étant le seul personnage d'Howard à être de taille moyenne, on se retrouve avec des histoires où Conan affronte des gens plus massifs que lui !
Je pourrais râler des heures, jusqu'à ce que votre forfait internet soit consommé, mais je préfère faire un bref résumé des "crimes" commis par les gens qui ont repris Conan:
-romans: l'auteur originel n'a écrit qu'un seul des romans, mais des dizaines de nouvelles. Son univers est haut en couleurs et mélange allègrement les époques, la magie y est RARE, quant aux Dieux on sait à peine si ils existent... des êtres surnaturels roderaient dans le vide, hors de la terre... c'est un monde qui émerge de la barbarie. Quant aux batailles, elles sont somme toute réaliste: Conan ne gagne que parce qu'il est légèrement meilleur que ses adversaires, il ne découpe pas joyeusement des centaines de personnes... et il n'a pas d'épée magique !! Dans les romans actuels, style "Conan le marchand de tapis", la magie et les dieux sont omniprésents, Conan y est invincible. Les seuls livres lisibles sont ceux reprenant les brouillons de Howard, car les auteurs se sont contenté de boucher les trous, et de rajouter de la magie, histoire de donner du piment à l'histoire.
-dessin animé: on y apprend que les parents de Conan ont été changés en pierre (ce qui me rappelle le scénario d'un vieux jeu vidéo sur Conan), il lutte contre des créatures maléfiques armé d'une épée magique. A voir au moins une fois, pour le générique stroboscopique qui donne envie de vomir.
-la série télé: ben... les costumes sont bien, à part ceux des méchants. Les paysans et les barbares sont plus vraisemblables que dans Hercule, par exemple. L'histoire ressemble à une partie de jeu de rôles, avec un groupe qui se fout du scénario comme de sa première chaussette. Conan y affronte un sorcier au nom de son Dieu, armé d'une épée magique... même pas envie de critiquer... faites vous une opinion vous même. Une série gâchée par des scénaristes médiocres de plus, en somme.
-les films: le 1er film est relativement respectueux de l'oeuvre, la seule différence notable y est que Conan a été esclave toute sa jeunesse, n'est pas très intelligent, et apprend l'art de se battre auprès d'un maître d'armes du Kithaï. Le second est drôle à voir, mais... ça n'est pas vraiment du Conan. Autant comparer Kojirô et Saint Seiya, sauf que là c'est le 2ème film qui semble être un brouillon du premier. Comme beaucoup de suites de film de cette époque, il privilégie l'action et met le reste au second plan.
